Laisser la nuit ses enfants seuls en forêts… Cela pourrait ressembler au début d’un mauvais conte de fée. C’est pourtant une pratique assez répandue aux Pays-Bas. Dès que le printemps arrive, le "dropping" reprend. Issue du scoutisme, cette tradition néerlandaise continue de surprendre les non-initiés.

Le "dropping", pratiqué la plupart du temps dans le cadre de camp scout, consiste à laisser des adolescents souvent âgés d’au moins 11-12 ans dans la forêt la nuit sans leur téléphone ni la supervision d’un adulte afin qu’ils se débrouillent, ensemble et par leurs propres moyens, pour revenir au campement.

Cette pratique a fait déjà beaucoup parler d’elle. Le buzz a été causé par un article publié en juillet 2019 dans le New York Times intitulé « A peculiarly Dutch summer rite : children abandonned in the night woods ». La journaliste Ellen Barry y décrit ce rituel cher aux Néerlandais qui, comme elle le note, ont une philosophie bien à eux en ce qui concerne l’éducation des enfants : « The Dutch- it is fair to say – do childhood differently ».

Lors de sa publication, l’article entraîne de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, surtout de l’autre côté de l’Atlantique. Certains dénoncent des pratiques parentales proches de l’inconscience. D’autres y voient l’exemple d’une éducation où l’enfant apprend à être autonome et à se débrouiller tout seul.

Cinq ans après l’article du New York Times, le "dropping" est devenu un sujet à traiter quand les beaux jours arrivent. Cette année n’échappe pas à la règle. En avril, la journaliste Jane Sebbar y consacre un article dans Slate et France Info en a fait une chronique.

Cette pratique est même arrivée jusqu’aux oreilles d’une journaliste et romancière américaine Nina Siegal vivant à Amsterdam, qui s’est inspirée du "dropping" pour écrire son roman à suspense You’ll thank me for this.