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Journée internationale de commémoration de l’Holocauste - 27 janvier

Journée internationale de commémoration de l'Holocauste - 27 janvier

Mise en place en 2005 par l’ONU, cette journée de commémoration a lieu dans les villes du monde entier où se trouvent les bureaux de l’ONU et depuis 2019 également à La Haye. Cette année elle a eu lieu lundi 30 janvier au Palais de la Paix, siège le la Cour Internationale de Justice.

Cette journée de commémoration reste essentielle à une époque où « des échos [du] chant des sirènes de la haine reviennent résonner à nos oreilles », comme l’a déclaré Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, lors de son discours à New York.
En outre, a poursuivi M. Guterres, il y a un mépris croissant pour les droits de l’homme et un mépris pour l’État de droit, alors que des idéologies suprématistes blanches et néonazies sont « en plein essor », et que la négation de l’Holocauste et le révisionnisme, l’antisémitisme, la misogynie, ainsi que d’autres formes de sectarisme religieux et de haine, sont en hausse.

Ici aux Pays-Bas, une enquête récente révèle que plus de la moitié (54 %) des Néerlandais ne savent pas que la Shoah a fait six millions de morts, et 23 % des 18-40 ans jugent très exagéré le nombre de victimes juives.
Pour rappel 101 800 Juifs hollandais sont morts ce qui représentait les trois quarts de la communauté juive des Pays-Bas.

Shmuel Katzman, rabbin des synagogues de Bezuidenhout et de Scheveningen, témoigne : « Si nous avons des visites dans les synagogues et que je demande quand est née la communauté juive de La Haye, la réponse sera : "après la Seconde Guerre mondiale." Ce n’est pas vrai. Les premiers Juifs se sont installés à La Haye au XVIIe siècle. Il y a beaucoup de travail à faire. L’ignorance est très mauvaise. »

Non seulement l’ignorance, mais également la désinformation galopante à l’heure où les réseaux sociaux sont pour certains la seule source d’information.

« Alors que s’ouvre une ère où de moins en moins de survivants peuvent témoigner de ce qui s’est passé, il est impératif que les entreprises de réseaux sociaux assument la responsabilité de lutter contre la désinformation et de mieux protéger les personnes visées par l’antisémitisme et la haine », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.

Les recherches de l’UNESCO ont révélé que l’antisémitisme, le déni et la déformation de l’Holocauste continuent de proliférer sur toutes les plateformes de médias sociaux, notamment sur les plateformes sans modération comme Telegram, où près de la moitié (49%) du contenu public relatif à l’Holocauste nie ou falsifie les faits.
Pour proposer des solutions, la première conférence mondiale dédiée à la responsabilité des plateformes sera organisée par l’UNESCO les 22 et 23 février 2023.

Marie Desrivieres