La semaine dernière nous faisions le bilan de la Kermesse Francophone, cette semaine nous vous invitons à participer à la Soirée des Talents dimanche 17 mars, toujours pour la bonne cause.
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Vous avez été très nombreux à y participer, visiteurs ou bénévoles, il est temps de révéler le résultat tant attendu de la Kermesse francophone édition 2023. Le bénéfice net s’élève donc à 29 663 €, rendant effectif le financement de 15 projets pour un montant total de 28 160 € (contre 9 projets et 23 445 € versés en 2022).
Et ça ne s’arrête pas là bien sûr ! Lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le 1er février dernier, l’équipe de la Kermesse a présenté et validé le financement de 15 nouveaux et beaux projets pour 2024 pour un montant total de 28 160 €. 8 projets en Afrique, 5 projets en Asie et 2 projets en Europe (France et Belgique).
Au Sénégal par exemple, la Kermesse souhaite soutenir à nouveau l’association SASS (Soutien aux Actions Sociales et Solidaires), pour l’acquisition et la sécurisation d’un terrain de 1 000 m2 et pour une pépinière d’arbres fruitiers, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations.
En Inde, l’association Halo-Help4all qui vient en aide aux populations en difficulté dans différentes régions du monde, fait appel à un financement de fournitures scolaires pour 100 enfants : sac à dos, trousse, cahier, gourde, lunch box...
En France, ce sont les enfants défavorisés de la Goutte d’Or qui ont besoin d’un soutien financier pour l’achat de matériel sportif du club de foot. Soulignons au passage que ce joli projet a été défendu par Jean Lacombe, élève de Terminale au Lycée Vincent Van Gogh ! Cela pourrait bien inspirer d’autres ados pour s’investir aussi dans le bénévolat, qui sait ?
Quoi qu’il en soit, vous pouvez retrouver la liste complète des projets sur le site de la Kermesse :
A noter qu’un autre événement est à venir : il s’agit le concert organisé au profit de la Kermesse par la paroisse francophone de La Haye et qui aura lieu le dimanche 17 mars.
Et puis, toute dernière information, Assia, Dorothée et Elisabeth vous donnent RDV pour la prochaine édition de la Kermesse Francophone le samedi 23 novembre 2024 au Lycée Vincent Van Gogh. A vos agendas & grand merci à tous !
Fabienne LAROQUE
Photos : SASS et Halo-Help4all
La rentrée est à peine passée que voici les dates des prochaines vacances scolaires, jusqu’à cet été.
De quoi s’organiser, comme 85% des Néerlandais qui ont prévu de prendre des vacances, et parmi eux 4 sur 5 hors du pays.
Voorjaarsvakantie / vacances de février :
Meivakantie / vacances de Pâques :
Zomervakantie / vacances d’été :
Quant aux jours fériés, les dates sont les suivantes :
Bonne rentrée et bonnes futures vacances !
Marie Desrivieres
Le comité de l’Amitié-Club de La Haye est heureux de vous proposer cette conférence de Madame Lydie van HUËT, VENDREDI 19 JANVIER 2024 au MUZEE SCHEVENINGEN
par Madame Lydie van HUËT
Enseignante de français – Conférencière – Artiste Peintre
Née à Leeuwarden, au nord des Pays-Bas, son enfance heureuse s’achève à l’adolescence, lorsque son père, chapelier, quitte le foyer familial et que sa mère décède deux ans plus tard.
Après avoir vécu plusieurs années aux Indes néerlandaises, sur l’île de Java, actuelle Indonésie, elle arrive en 1905 à Paris.
Au début du XXe siècle, l’orientalisme est à la mode. Extrêmement séduisante et prête à apparaître pratiquement nue en public, elle connait un succès instantané en tant qu’interprète de danses d’inspiration asiatique et se produira tout d’abord au Musée Guimet puis partout en Europe.
Femme au destin extraordinaire, MATA-HARI (1876-1917) - littéralement Œil du jour, expression indonésienne pour le soleil - va atteindre des sommets grâce à sa force de caractère et sa volonté hors du commun.
Tour à tour danseuse, courtisane, espionne, agent double voire triple, elle continuera à tracer sa route contre vents et marées.
Finalement, les évènements de la 1ère Guerre Mondiale la conduiront à sa perte.
Cependant MATA-HARI continuera à vivre dans l’imaginaire collectif.
Elle deviendra même un mythe via de nombreux livres et films, incarnée par de merveilleuses actrices telles Greta GARBO et Jeanne MOREAU.
Mais qui était vraiment MATA-HARI ? Venez la rencontrer avec nous !
S’il y a bien un événement à ne pas manquer sur La Haye, c’est la Kermesse francophone du 25 novembre prochain. Un rendez-vous unique, tant par la richesse de son programme que par la cause qu’il sert, puisque l’ensemble des bénéfices est reversé à des projets caritatifs. Derrière l’organisation de la fête, il y a surtout une belle aventure humaine et solidaire qui dure depuis... 55 ans. Nous avons rencontré Dorothée, Assia & Elisabeth, qui chaque année, avec quelque 200 bénévoles, font battre le cœur de cette grande kermesse.
Comme tous les ans depuis 1968, c’est l’effervescence à l’approche de la Kermesse francophone. En coulisse, des centaines de pots de confitures ont été confectionnés avec soin, la collecte des livres et des jouets s’est organisée méthodiquement, les partenaires ont offert des lots géniaux pour la grande tombola. Les musiciens, les stands, l’équipe, les partenaires... tout le monde vibre à l’unisson pour préparer le jour K. Cette ferveur est d’autant plus remarquable qu’elle traduit un engagement sans faille en faveur des plus démunis car comme chacun sait, les gains de la Kermesse viendront financer des micro-projets humanitaires.
Et quel succès ! L’an dernier, pas moins de 21 900 euros ont ainsi été collectés. "C’est une véritable œuvre commune" précise Elisabeth Smith, du comité de coordination. "La Kermesse appartient en fait à tout le monde !" Simple visiteur ou bénévole pour quelques heures, chacun participe à sa manière, mais tous ont ce sentiment d’une grande fête qui sert une grande cause.
"Certains bénévoles viennent en famille ou sont là depuis toujours, ont même grandi avec la Kermesse ! Et on accueille souvent jusqu’à 2 000 visiteurs, l’ambiance est chaleureuse, festive, familiale." Une belle dynamique que même le Covid n’aura pas réussi à freiner. "En 2019, nous avons eu cette volonté d’agir malgré tout et de maintenir absolument la Kermesse, alors nous l’avons repensée sous une autre forme et avons développé la vente en ligne" explique Assia Benoit, membre du comité de coordination. "La situation internationale nous rappelle chaque jour que nous devons toujours tenir bon et aider".
Matériel sportif pour jeunes défavorisés, rénovations dans les orphelinats, puits, panneaux photovoltaïques dans des écoles, livres scolaires, en France et dans le monde : les bénéfices de la Kermesse permettent de répondre concrètement aux besoins de populations vulnérables, le plus souvent des enfants, autour de deux grands axes que sont l’éducation et l’agriculture. "En Afrique par exemple, nous avons pu soutenir depuis 2017 un programme de nutrition en aidant l’association Togo-Lait et nous avons pu suivre l’évolution de ces bébés dénutris au départ, c’est vraiment émouvant" nous raconte Assia. "Offrir des vacances à des enfants porteurs de handicap qui n’avaient jamais vu la mer ou financer des fauteuils roulants, les projets sont très divers... Lorsqu’ils se concrétisent, cela donne tout son sens à notre action et à celle du reste de l’équipe : Luc Lefebvre, notre trésorier, Peter Smits, le président de la fondation et aussi les membres du comité de répartition."
Un comité de répartition qui distribue les fonds récoltés et mène un suivi rigoureux, puisque 80 % des projets sont visités. Les porteurs de projets vont en effet sur place et s’assurent du bon déroulé des actions. Le comité reçoit les rapports et vérifie que les fonds versés sont utilisés à bon escient.
L’idée est aussi de solliciter les populations locales pour que les projets soient pérennes. Il faut une implication et un soutien sur place. "La coopération avec les acteurs locaux est primordiale, il ne s’agit pas juste d’envoyer des fonds, mais plutôt de créer une dynamique durable autour du projet" rajoute Assia.
En face de la misère, la grande Kermesse francophone a donc choisi l’action et le partage et on se sent très chanceux d’avoir un événement d’une telle qualité sur La Haye. Car en plus d’une jolie croix au 25 novembre sur l’agenda, n’avons-nous pas tous ici une occasion d’aller un peu plus loin et de prendre part à une belle aventure humaine ? Les opportunités d’engagement de la Kermesse sont variées, nombreuses et enrichissantes. A chacun de trouver comment il peut aider, car oui, ce sont définitivement les petits ruisseaux qui forment les grandes rivières.
Fabienne Laroque
Cette, année, RDV le 25 novembre au Lycée français Vincent Van Gogh de 12h à 17h30.
Musique-live, buffets & boissons, stand catalan, stand belge, artisanat africain, jeux d’enfants (et garderie !), la grande dictée, la roue de la fortune, stand de livres enfants et adultes, gourmandises, cours de sport, tombola, portraitiste, massages... et cette ambiance unique !
Il n’y a pas une, mais mille façons d’aider la Kermesse francophone
Avec l’artiste Delphine Le Bret, on parle motif, couleur, matière et ses yeux rieurs pétillent. Avec elle, on sent que le beau est à saisir partout, que tout l’inspire, que tout est support pour l’art. Cette touche-à-tout curieuse et inventive travaille en tant qu’artiste et aussi, surprise... dans la restauration de bâtiment, parce que rien ne l’arrête. Mais d’où lui vient cette énergie créative ? L’Accueil a voulu en savoir plus.
Accueil La Haye : Delphine, d’où viens-tu et quel est ton parcours ?
Delphine Le Bret : Je suis originaire de Lyon et je vis maintenant depuis 12 ans à La Haye. Après des études d’Arts appliqués à Bruxelles, j’ai été dessinatrice textile pendant plus de 10 ans. Je créais des motifs pour les tissus dans le domaine de la mode et de l’ameublement.
ALH : Aujourd’hui ton activité a évolué puisque tu as un pied dans l’atelier et l’autre dans le chantier, n’est-ce pas ?
DLB : Oui tout à fait, j’ai arrêté le travail de dessinatrice textile car je travaillais trop sur ordinateur à mon goût, j’avais besoin de quelque chose de plus concret. Il me manquait l’aspect physique, le toucher, le résultat immédiat. Je savais déjà que l’univers de l’aménagement intérieur et des travaux me plaisait et, coïncidence ou pas, à ce moment-là une amie m’a formée à la technique des enduits à la chaux.
ALH : C’est vraiment un grand écart !
DLB : Oui ! Je me suis retrouvée dans le bâtiment, carrément avec la bétonnière (rires). La chaux est beaucoup utilisée pour les fresques, mais elle permet aussi la restauration de maisons anciennes car c’est un enduit qui laisse respirer les murs. C’est un travail physique et vraiment toute une ambiance ! C’est très plaisant, car tu utilises la matière, le corps, tu es dans le mouvement et le résultat est immédiat. Tu commences un chantier et trois semaines après, tout est restauré. Aujourd’hui, parallèlement à mon travail d’artiste, je donne aussi des formations de cette technique à la chaux.
ALH : Il y a un pont entre artiste et restauratrice ?
DLB : Oui, indéniablement, le lien c’est la matière et bien sûr la couleur aussi. Je mets ma touche artistique aussi dans ce travail, même si ça reste du bâtiment. J’ai aussi un papa qui est très bricoleur et avec lequel j’ai toujours aimé travailler. J’avais donc sûrement cette fibre car j’aime fabriquer par moi-même. Du reste, je ne m’assume pas spécialement comme artiste, mais plutôt comme artisan ou entre les deux en tout cas.
ALH : Tu aimes aussi beaucoup transmettre.
DLB : Oui en effet, j’ai toujours animé des ateliers avec les enfants, même dans ma période textile. Je propose des stages vacances pour les enfants et des ateliers réguliers pour les adultes. L’idée c’est de découvrir, d’aller au-delà de ses a-priori de type "je ne sais pas dessiner" et d’essayer des techniques variées qui donnent envie d’aller plus loin. Il y a tous les niveaux et chacun vient avec son envie d’essayer.
ALH : Pourquoi le dessin attire tant de gens à ton sens ?
DLB : Je dirais que l’on découvre énormément dans les cours de dessins. Et puis c’est reposant, on prend le temps. Le cours donne cette occasion dont les gens ne disposent peut-être pas au quotidien. Certains de mes élèves posent même leur journée pour venir dessiner. Ils ont souvent du talent. J’ajoute les "petits trucs" de mon expérience qui va les faire avancer plus vite. Les choses se construisent plus facilement. Ils sont libres et à la fois guidés. C’est pareil du reste dans les ateliers pour enfants où leur créativité s’exprime, mais de manière plus fluide car ils sont aidés dans la technique. J’aime faire sortir la petite originalité de chacun.
ALH : Quelles techniques proposes-tu à tes élèves ?
DLB : Elles sont très variées et évidemment j’utilise celles avec lesquelles je me sens à l’aise. La gouache, les pastels, mais aussi la lino gravure pour travailler le contraste, le noir et blanc, le plein et le vide. J’enseigne aussi l’acrylique en restant dans la composition abstraite. Je propose enfin une introduction à la peinture à l’huile et au dessin au trait. J’aime beaucoup faire découvrir les caractéristiques et les possibilités de chaque technique à mes élèves. Une question importante est : quoi peindre et comment peindre, autrement dit, en fonction du sujet que tu choisis, quelle technique vas-tu employer. Pour un paysage du Sud par exemple, j’aime la douceur des pastels pour retranscrire les lumières...
ALH : As-tu le temps pour d’autres passions ?
DLB : Absolument ! J’adore la nature et la montagne, j’ai fait énormément d’escalade par le passé. C’est tout un mode de vie, un peu bohème, qui me correspond. Je m’y remets quand je retourne en France, où j’ai une maison en Haute Savoie. J’y organise aussi des stages de plusieurs jours pendant l’été, notamment pour dessiner les paysages de montagne. La boucle est bouclée !
ALH : La bonne adresse que tu voudrais nous recommander ?
DLB : J’en ai deux. Le Musée de Voorlinden à Wassenaar, aussi bien pour l’architecture du bâtiment, les jardins ou bien l’agencement des expositions. Et à Amsterdam, j’ai envie de recommander De Plek, derrière la gare. On prend un ferry pour y aller et c’est une sorte d’ancienne friche industrielle avec un marché, des brocanteurs, des expositions...
ALH : Quels sont tes prochains projets ?
DLB : J’expose prochainement parmi d’autres artistes/artisans les 24 et 25 novembre prochains sur La Haye. Egalement, avec l’illustrateur Emmanuel Volant, nous avons le projet de proposer un événement, probablement en mars-avril ; ce sera un festival pour enfants et parents autour de la création. Ce n’est pas tout à fait prêt, et je ne peux pas en dire plus, mais ce sera très sympa et j’espère vous y voir nombreux.
Fabienne Laroque 🖌️
Le travail de Delphine, son univers, ses expositions, ainsi que ses différents stages et ateliers sont à découvrir ici :
Cours adultes : tous les vendredis, déjeuner inclus car Delphine qui adore (aussi !) la cuisine, vous préparera un petit plat dont elle a le secret...
Photos : Delphine Le Bret
Vous avez sûrement entendu parler d’Astrid Defauw, chanteuse lyrique arrivée sur La Haye il y a un peu plus d’un an. Grande, aérienne, éthérée même, sa courtoisie et sa douceur sont une évidence. Mais attention, face à un orchestre composé de dizaines d’instruments, elle fera passer sa voix de mezzo-soprano au-dessus de cette puissance musicale. Une belle rencontre, sans fausse note...
Accueil La Haye : Astrid, d’où vient ta passion et raconte-nous comment on devient chanteuse d’opéra ?
Astrid Defauw : J’ai toujours adoré chanter. A 3 ans, ma maman m’a tout naturellement inscrite dans une chorale. Au même âge, j’étais déjà hypnotisée lorsque je regardais des opéras. Le spectacle m’attirait beaucoup, je faisais du théâtre aussi.
A l’école, j’ai intégré les horaires aménagés musique-études avec un cursus harpe et chorale jusqu’au lycée, au conservatoire de Nice. Au départ, je n’arrivais pas à imaginer vraiment une carrière dans la musique, alors je m’étais inscrite en Droit, mais j’ai très rapidement bifurqué vers la musique que j’ai étudiée à l’étranger, en Belgique, Italie et en Allemagne. Mes parents m’ont aussi toujours soutenue dans ce choix.
ALH : Quel est ton type de voix ?
AD : Je suis mezzo-soprano dramatique*, ce qui signifie que je peux chanter un répertoire romantique avec de grands orchestres qui jouent par exemple du Verdi ou du Wagner. Mais je peux aussi chanter de la musique baroque, tout dépend des rôles. Les mezzo-sopranos sont des voix au timbre plus chaud et plus grave que les sopranos.
ALH : Ta voix lyrique, c’est un don au départ ?
AD : Ta physiologie détermine ta voix, par exemple, la taille des cordes vocales, du larynx ou des cartilages. Par contre, le chanteur choisit de quelle manière il veut faire travailler sa voix, s’il veut chanter des chansons à texte, du jazz ou de l’opéra. On peut avoir des attributs au départ, mais on ne "naît" pas avec une voix lyrique, c’est du travail, une technique.
ALH : Quelle est la différence entre une voix "pop" et une voix lyrique ?
AD : La grande différence, c’est que le lyrique doit passer au-dessus du mur sonore de l’orchestre. Le chanteur n’est pas amplifié, il a un orchestre de 60 musiciens devant lui et doit être entendu. Ça va lui demander d’utiliser la résonance de façon optimisée. Les muscles du diaphragme et du corps vont venir soutenir cette voix. Il sait utiliser ses résonateurs* de façon à raisonner au maximum, sans se fatiguer, sur une tessiture extrêmement exigeante, du grave à l’aigu.
ALH : Le chant est très technique et tu dis pourtant qu’on peut tous chanter...
AD : Oui, tout à fait. On a tous le même corps, des cordes vocales, un larynx, un diaphragme, des cordes vocales, des poumons. Ce qui va faire que la voix se développe, c’est la technique, le travail, l’usage qu’on en fait, l’apprentissage qu’on reçoit et la direction dans laquelle on veut aller. En ce qui concerne la justesse du chant par exemple, selon un rapport d’ORL américain récent, il y aurait moins d’1 % de la population mondiale qui ne pourrait pas chanter juste. Ce sont des cas extrêmement rares, associés à une pathologie. Pour tous les autres, la justesse, c’est l’entrainement de l’oreille.
ALH : Comment savoir quelle tessiture on possède ?
AD : Il y a énormément de types de voix. Il y a des gens pour qui c’est évident, ne serait-ce qu’en parlant, comme par exemple un grand gars avec une voix très grave qui sera probablement basse. Chez les hommes, il y a les basse, baryton, ténor. Pour les femmes, les alto, mezzo et soprano (du grave à l’aigu). Pour chaque tessiture, il y a aussi plusieurs déclinaisons en fonction du timbre, de l’agilité, de la puissance... Aussi compliqué qu’il paraisse, ce classement n’est pas dénué d’intérêt puisqu’en fait, il permet de déterminer si une voix est adaptée à tel ou tel répertoire. En fonction de ta voix, tu ne peux pas interpréter tous les rôles...
ALH : C’est quoi le bonheur de chanter ?
AD : Moi je trouve incroyable le potentiel du corps humain et la faculté de produire des sons extraordinaires juste en sachant comment les placer, comment respirer. Par la technique, acquise à travers les siècles, on peut sortir quelque chose de soi-même qu’on ignorait pouvoir faire. Et puis on provoque des émotions. Un chanteur c’est comme un sculpteur de matière sonore.
ALH : Peux-tu décrire ce que l’on ressent lorsqu’on chante de l’opéra ?
AD : C’est tout d’abord le bonheur de la musique et le partage avec les autres musiciens. C’est aussi du stress bien sûr, mais on apprend à le gérer. Il faut y aller avec son honnêteté, son savoir-faire technique, son cœur. Dans l’interprétation, on met son âme pour véhiculer des émotions. On est donc obligé d’être sincère. Sincère avec le public, mais aussi avec soi-même, connectée avec sa respiration, avec quelque chose de profond en soi. On est ancré et dans le partage.
ALH : Peux-tu définir cet ancrage ?
AD : Oui, l’ancrage physique tout d’abord, c’est la conscience de ton corps dans l’espace, un peu comme si tu avais des racines, tu es connectée avec le sol, avec l’air autour de toi... La dimension davantage psychologique de l’ancrage, c’est que tu sens d’où vient ta force et tu puises dedans. Il y a également l’ancrage temporel, tu es ici et maintenant.
ALH : Sur un volet plus prosaïque et en tant que maman de deux jeunes enfants, comment gères-tu ton quotidien ?
AD : C’est un vrai sujet, comment va-t-on s’organiser, qui va garder qui ? Mes enfants ont 1 an et 3 ans, je voyage pour mon travail et Yann, mon mari qui travaille à plein temps, voyage aussi. Le manque de sommeil, l’organisation, c’est un défi et beaucoup d’aménagements permanents. Je dois d’ailleurs ici remercier Julie et Justine de l’Accueil qui s’occupent du groupe des jeunes mamans. Cela m’a bien aidée à mon arrivée.
ALH : Sur La Haye, qu’as-tu découvert que tu aimerais nous recommander ?
AD : Sans hésiter, Amare ! C’est extraordinaire. Il s’agit d’un grand centre culturel très polyvalent qui regroupe à la fois de la danse, de la musique, des concerts avec des professionnels, des cours pour les amateurs... mais aussi danse-étude et musique-étude pour les enfants. Ils ont aussi NDT (Nederlands Dans Theater), une des compagnies mondiales les plus importantes en néo-classique. Il faut y aller, leur programmation est exceptionnelle.
ALH : Comment est ton planning prochainement ?
AD : Je pars bientôt à Munich pour le Requiem de Verdi, une œuvre magnifique. Par ailleurs, et c’est nouveau, j’élargis mon univers en m’occupant aussi de missions de "relocation" pour l’agence Reloconsult, ce qui nous concerne tous en tant qu’expatriés et qui m’apporte autre chose que la musique. Je donne aussi des cours de chant sur La Haye, j’en prends moi-même, et j’apprends le néerlandais...
ALH : Mais avec tout ça, aura-t-on la chance de te voir chanter sur La Haye ?
AD : Oui ! Je donne mon premier concert à La Haye le 18 novembre prochain au Studio Sophia avec Carlota Carvalho, une pianiste portugaise. Je me réjouis de vous y voir !
Fabienne Laroque 🎵
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Le site d’Astrid, son parcours, son actualité...
* Mélodie & champagne
Debussy, Berlioz, Ravel… et Astrid.
Samedi 18 novembre, Studio Sophia.
Pour leur soirée d’ouverture, les salons musicaux vous invitent à découvrir le répertoire romantique construit autour de la mélodie française du début du XXe siècle. Champagne avec les artistes (Astrid Defauw, mezzo-soprano
Carlota Carvalho, piano) à l’issue de la représentation. Toutes les infos ici.
© Photos : Astrid Defauw.
Le 13 septembre, la Chambre de Commerce et de l’Industrie France Pays Bas a remis ses Trophées du Commerce.
Depuis 2012 "le jury, composé de l’Ambassade de France, de Business France et de PDGs de grandes sociétés, distingue des entreprises dont les performances illustrent le dynamisme des échanges franco-néerlandais, au travers de l’exemple d’entreprises inspirantes, innovantes et performantes, leur donnant une visibilité et une notoriété au sein de la communauté d’affaires franco-néerlandaise. "
Pour la première fois cette année, une catégorie Entrepreneur français à l’étranger avait été créée.
Les candidats sélectionnés ont été contactés en mai et ont du monter un dossier présentant toutes les infos sur leur historique, leur progression, leurs ambitions, leurs valeurs, etc.
6 candidats ont été retenus et c’est le soir du gala que le vainqueur a été dévoilé : Deli’Dej a eu la joie de voir son travail reconnu par ce prix.
Deli’Dej ce sont deux français, Carine Defaye et Jean-Christophe Granet, qui ont eu l’idée fin 2017 de proposer un service de restauration aux parents du Lycée Français de La Haye. Ce service était alors inexistant et les parents préparaient chaque jour les déjeuners de leurs enfants.
En collaboration avec le lycée et les parents, l’offre Deli’Dej se dessine : ce sera une box (réutilisable) avec un plat chaud et un dessert, en abonnement ou à la demande jusqu’à 20h la veille.
Lancée à La Haye en 2018, l’entreprise n’a depuis cessé de grandir : une offre de snacks durant la pause du matin et du midi, des déjeuners de fête avant chaque vacances, la surveillance de la pause méridienne, mais surtout l’ouverture de nouveaux sites.
En effet, Deli’Dej propose ses services non seulement à La Haye au Lycée français, mais également sur plusieurs sites de l’école internationale HSV, ainsi qu’à Amsterdam aussi bien au Lycée Van Gogh qu’à l’IFS.
Actuellement ce sont environs 400 repas servis par jour et des dizaines de personnes qui participent à l’aventure aux côtés de Carine et Jean-Christophe.
Ce prix qui les a surpris et ravis, c’est à la fois la reconnaissance de tout le travail et l’énergie fournis, et très certainement une inspiration pour d’autres entrepreneurs.
Le mot de la fin pour nos deux lauréats : « Nous souhaitons partager ce prix avec l’ensemble des enfants, des parents et notre magnifique équipe qui font vivre Deli’Dej au quotidien. »
Marie Desrivieres
Cette semaine, nous avons rencontré pas moins de 10 expat’ avec les Stampapotes, joyeuse troupe de théâtre emmenée par l’énergique Milena Piccoli. Leur spectacle Dix femmes en quête... sera présenté sur La Haye les 8, 9 et 10 juin. Rencontre en coulisse avec une bande de comédiennes drôles et généreuses.
Une demi-heure avant le lever de rideau, elles auront les lèvres serrées et le cœur qui bat. Cela fait 9 mois que ces drôles de dames - dont la moitié n’avaient jamais fait de théâtre auparavant - répètent le spectacle. Entre trac et excitation, elles brûlent d’envie de monter sur les planches. Milena les y a préparées, coiffée de sa double casquette de coach et de metteur en scène.
Drôle, cocasse, loufoque même, cette comédie met donc en scène dix femmes aux antipodes les unes des autres qui participent ensemble à un stage de développement personnel sous la forme d’une randonnée en montagne. Une sorte de stage de survie qui nécessite de la cohésion. Or, on sent vite que la cohésion ne va pas être leur fort... Certaines même sont loin d’être celles qu’elles prétendent et ce qui devait être une simple rando tourne à l’enquête, sur fond de trafic de drogue en altitude...
La résolution d’un mystère est donc à l’œuvre, les péripéties s’enchaînent et on assiste à une joute verbale démente entre tous ces personnages, hauts en couleur. Vous adorerez détester Hortense et son air suffisant, frémir à la voix gutturale et militaire d’Anastasia, une nonne étrange vous surprendra... mais n’en dévoilons pas davantage. Saluons cependant la performance musicale de Lucie Montbessoux à la flûte traversière et d’Olivier Carrière au piano, qui accompagnent tous deux la troupe sur scène pour un théâtre à la croisée des arts.
La réussite d’un spectacle dépend d’une alchimie particulière et la belle aventure humaine des Stampapotes donne indéniablement de la force à cette pièce. Il faut venir soutenir ce théâtre de boulevard léger, frais, amusant car quelque chose d’essentiel se jouera sur scène. Du rire, du spectacle, de la musique oui, mais aussi la magie de comédiennes sincères et engagées qui n’y croyaient pas au départ et qui ont pourtant relevé le défi.
Ce sera aussi le dernier spectacle de Milena ici puisque expat’ un jour, expat’ toujours, elle s’envolera ensuite pour le Bénin, en nous laissant cette jolie troupe des Stampapotes (dont la direction sera reprise dès la saison prochaine. La remise de flambeau au mystérieux successeur se fera officiellement samedi, à l’issue de la dernière représentation. On s’voit là-bas !
Fabienne Laroque
Avec : Cécile Paradis, Milena Piccoli, Sara Majerowicz, Loubna Le Merrer, Annick Canevet, Magali Souchon, Josette Mystère, Fanny Michel, Hélène Perrotin-Brunel, Anne Duinhoven.
Mise en scène : Milena Piccoli.
| Plus d’infos :
Dix femmes en quête d’après "Dix femmes et une montagne" de Pascal Martin.
90 minutes | Public adultes, ados
Les 8, 9 et 10 juin
Het Koorenhuis
Prinsegracht 27
2512 EW La Haye
Pour les réservations, c’est ici
Si vous rentrez/partez en France prochainement, Paris Accueil vous propose 2 visioconférences pour vous aider à préparer ce nouveau départ, échanger sur les difficultés et les joies du retour & répondre à vos questions.
Pour vous inscrire, écrivez à presidence@parisaccueil.com ; vous recevrez les liens de connexion par retour d’email.
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