Patinage de vitesse - Les Pays-Bas sur le toit du monde

Patinage de vitesse - Les Pays-Bas sur le toit du monde
Les Jeux d’hiver de Pékin se terminent tout juste et le constat est encore le même : les patineurs de vitesse néerlandais écrasent la concurrence. Comment l’explique-t-on ?

Les Pays-Bas ne sont pas spécialement connus pour être une nation de sports d’hiver. Et pourtant, depuis 100 ans, les patineurs néerlandais ont obtenu 133 médailles, dont 48 en or. Le pays compte plus de champions olympiques avec cette seule discipline, que la France et ses 41 médailles d’or, toutes disciplines confondues.

Un peu d’histoire
Hendrick Avercamp (1608)

On trouve des traces historiques du patinage en Europe, dès l’époque médiévale ; et du patinage de vitesse dès le 13ème siècle, aux Pays-Bas. On y date la 1ère compétition, en 1676. Les néerlandais exportent ce divertissement chez leurs voisins allemands, français, autrichiens et anglais. Outre-Manche, la région des Fens se prend particulièrement de passion pour le patinage de vitesse, où des compétitions s’organisent dès 1814. On connait la capacité des Anglais à codifier les sports : c’est sans doute pourquoi, à l’origine, le patinage de vitesse s’appelait "fens skating".

"Pôle Nord", patinoire artificielle à Paris (1892)

Mais pour en faire un sport de compétition, il faut attendre l’invention de la production artificielle de glace, au 19ème siècle. Elle permet d’avoir une glace de qualité égale, tout au long de l’année. Des patinoires fleurissent un peu partout en Europe et en Amérique du Nord. Les 1ers championnats du monde de patinage de vitesse se déroulent aux Pays-Bas, en 1889. La discipline entre aux programme des JO en 1924 pour les hommes. En démonstration en 1932 pour les femmes, il faut attendre 1960 pour qu’elle soit discipline olympique à part entière.

Un sport national

Mais comment expliquer cette incroyable domination des néerlandais aux JO ? « D’après les chiffres donnés par la fédération nationale de patinage, près d’un habitant sur trois possède sa propre paire de patins. Tous sont à l’affût des températures glaciales qui pourraient geler les canaux et les rivières afin de s’y précipiter. Difficile d’échapper aux retransmissions télévisées des compétitions de patinage de vitesse » (Liberation.fr), des plus locales aux internationales. Les Néerlandais entretiennent une passion particulière pour le patinage de vitesse.

Thialf d’Heerenveen, le temple du patinage de vitesse

Les instances sportives ne sont pas en reste : elles ont capitalisé sur cette appétence/compétence, depuis longtemps. « Le pays dispose de 17 anneaux de 400 mètres, indispensables à la pratique du patinage de vitesse. Un chiffre incroyablement élevé quand on sait que les Etats-Unis n’en ont que 2, et la France… aucun. » Les talents sont ainsi vite repérés et pris en charge.

Contrepartie : les très bons éléments sont nombreux et la sélection est difficile pour savoir qui va représenter les Pays-Bas aux JO ! Depuis 2014, un algorithme aide le comité olympique néerlandais dans ses choix. Induits ou non de cette méthode, les résultats sont à la hauteur des espérances : ils progressent de JO en JO.

« Tant que les Néerlandais écraseront la concurrence mondiale, cet engouement devrait continuer. Un cercle vertueux en somme. »


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